A FAIR AFFAIR

Noémie Bablet et Benjamin Magot chez Pauline Perplexe.

Sur une invitation de Sarah Holveck.

 

Tu es là, recouverte de colère. De petites vaguelettes perlent depuis tes phalanges tendues et tachent le quadrillage bien rangé qui tapisse ta robe. Cette organisation consciente et pondérée qui fractionne ton style endimanché se tasse et se replie dans un léger bordel.

 

Tu sais bien qu’il est difficile de maintenir cette allure en équilibre. Que cela demande du temps et de la rigueur. Elle sera toujours rompue par une nature fluide et inconstante, toujours soumise à la pression des objets les plus rigides. Inéluctablement, de faux-plis parviendront à se glisser entre les lignes noires et bien délimitées.

 

Tout ce qui ne s'engendre pas est exclu. Tu t’élances dans une conquête imaginaire qui s’écrase dans la frustration. Tu te retires pleine de remords et de repentir pour te ressaisir avec de nouvelles résolutions. Tu fixes l’insistance avec laquelle tu poursuis jour après jour et sans cesse ton idée de l’image parfaite. Tu aimerais que le temps évacue chacune de tes cellules.

 

Ce motif que tu portes comme une armure continue malgré toi de se contorsionner entre tes doigts, sous la pression de tes ongles à demi-peints, dans les coulisses de tout ce qui se croise.

En accentuant ton attention, tes iris se rapprochent l’un de l’autre, te voilà en train de loucher.

L’environnement s’estompe, l’objet de ta pensée se duplique alors que les grilles fusionnent.

Et dans cet état d’aveuglement tout juste contrôlé, l’image d’une famille apparait.

 

 

Noémie Bablet, Benjamin Magot

 

 

Noémie et Benjamin remercient Pauline Perplexe, l’atelier 20.12 et Bagnoler.