On est chez moi et Ingrid s’est divisée en deux. Il y a Gigre et il y a Ingrid. Gigre est assise sur mon canapé gris qu’il ne faut pas que je tâche. Elle est mutique, elle a les jambes nues, le visage indistinct et les cheveux mi-long. Elle est surtout des jambes, qu’elle veut que je peigne en bleu. Ingrid, elle, est allongée sur un matelas au sol et nous regarde. Tout se passe bien, la conversation est drôle et légère. Puis, au bout d’un moment Gigre gesticule un peu trop à cause de la peinture qui l’irrite et commence à tacher mon canapé. Et moi je me trompe : je la lave au lieu de la peindre, surtout les pieds, humides et tièdes à cause de l’eau. Ingrid entrecoupe la discussion de gémissements. La scène je crois l’excite et je fais comme si de rien n’était. Le canapé est de plus en plus taché et le souffle entrecoupé d’Ingrid de plus en plus présent.
– Sarah Holveck –
On est chez moi et Ingrid s’est divisée en deux. Il y a Gigre et il y a Ingrid. Gigre est assise sur mon canapé gris qu’il ne faut pas que je tâche. Elle est mutique, elle a les jambes nues, le visage indistinct et les cheveux mi-long. Elle est surtout des jambes, qu’elle veut que je peigne en bleu. Ingrid, elle, est allongée sur un matelas au sol et nous regarde. Tout se passe bien, la conversation est drôle et légère. Puis, au bout d’un moment Gigre gesticule un peu trop à cause de la peinture qui l’irrite et commence à tacher mon canapé. Et moi je me trompe : je la lave au lieu de la peindre, surtout les pieds, humides et tièdes à cause de l’eau. Ingrid entrecoupe la discussion de gémissements. La scène je crois l’excite et je fais comme si de rien n’était. Le canapé est de plus en plus taché et le souffle entrecoupé d’Ingrid de plus en plus présent.