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Eh bien, voilà… Comme vous le savez, depuis notre enfouissement, et la découverte, hors-sol, puis l’isolation à leur insu — à des fins d’observation et de protection — du dernier groupe d’enfants sur terre, nous avons constaté la récurrence d’une présence inconnue. Ces évènements, sous la forme d’une horde massive d’individus, à notre connaissance non identifiés, apparaissent aléatoirement. À plusieurs reprises ces individus sont entrés en contacts avec les enfants. Je n’exagère pas si j’affirme plus exactement que des liens se sont créés entre eux. Le rôle nous étant assigné de ne pas intervenir, nous n’avons pu que constaté les faits. Vous avez sans doute pris connaissance du rapport visuel des derniers mois. Je vais corroborer ces éléments d’analyses liées à nos recherches parallèles. Je dois dire qu’il s’est passé beaucoup de choses depuis le dernier rapport oral et nous avons été débordés, relativement inquiets et comme en état de choc par ce que nous avons découvert. Je m’explique. Le dénominateur commun de ces groupes d’individus est à priori leur habileté à récidiver ou à se réactiver. Ils s’introduisent sur le site par des bris dans le paysage ou parmi la rare végétation. Une fois les enfants les plus réactifs atteints dans la région affectée, ont lieu l’expression de manifestations, que nous appelons « crises » ou « épisodes », suivant leur degré d’intensité et dont nous vous avons transmis le détail. Il s’agit la plupart du temps de sorte de représentations théâtrales plus ou moins violentes, prenant la forme d’exposés ou de chants, souvent les deux, parfois de manière alternative. Un point particulièrement important est la gamme très large des symptômes observés. On peut décrire une crise « classique » ou « typique » comme suit : les enfants commencent à s’agiter dans la région affectée, suivie de l’enflure du site de l’infection.  »

Laetitia Paviani,
Les 11 000 vieilles