— 2019
du 01.03 au 23.03













Il dit « latter les bas relief pour n’en garder que la poudre et les variations douces dans la lumière » et que pour retrouver les zones blanches « il met un harmonica dans sa bouche et suce l’air par ses trous ».
C’est lui le type avec les grands doigts sales dans ce film noir. L’histoire d’un homme sous psychotrope qui voit défiler le monde avec trop de détails en se disant qu’il est encore temps de sauver sa peau. Au début du film, les corps volent quand ils sont criblés de balles. Et lui il perfore des circuits pour faire abonder des pièces de monnaies qu’il piétine ensuite pour les rendre un peu plus grande. Elles deviennent alors des unités de référence pas tout a fait sûres et c’est à cause de ça qu’il bascule toujours dans l’abstraction.
Il dit « avoir souvent peur de la gravité du noir et blanc, mais que le noir et blanc est menteur et la poudre volatile et grasse ». Alors il allonge et étire la graphite le longs des formes découpées. Avec méthode il masse les écailles de croco Ferragamos tout comme les haricots qui fauchent les motifs des mauvaises cravates. Doigts sales qui tentent de rattraper le propre à la gomme et de raviver la luisance du goudron. Il dit « qu’il est toujours possible d’y revenir et c’est pour ça qu’il s’en sort ».
Dans son canapé d’angle il parle de déconcentration et de tentative de rigueur. Il se dit souvent « partagé entre sa loyauté au Bureau de Tabac, en tant que chose extérieurement réelle et la sensation que tout est songe, en tant que chose réelle vue du dedans ». Il est désolé de ne pas être resté plus longtemps parce qu’il fallait qu’il mange un truc à cause de l’épuisante et constante recherche d’intensité. Il dit « vouloir un jet privé pendant 15h juste pour dormir » et pense encore aujourd’hui a racheter un paquebot.
Sarah Holveck
Une exposition de Philip Vormwald sur une invitation de Sarah Holveck